Comment le choisir un micro cravate pas cher

Quelles sont les différences entre un micro cravate à 12 €, un à 60 € et un à 300 € !? On voit ça et je vous teste 4 micros abordables : le Shure MVL, le Rode SmartLav+, le Gyvalza et le iRig.

Salut à tous, dans cette vidéo je vais vous donner quelques conseils pour choisir un micro cravate abordable, et je vais vous tester et comparer 4 modèles : le Rode SmartLav+, le Shure MVL, le Gyvazla et le IK Multimedia iRig.

Si vous voulez voir directement le test d’un micro en particulier, je vous mets les timecodes pour y accéder, mais je vous recommande quand même de regarder la vidéo en entier pour bien comprendre ce que vous avez vraiment pour chaque niveau de prix. Pour schématiser, il y a en gros trois gamme de micro cravate : 1) les micros vraiment entrée de gamme, de moins de 20 €, de nombreuses marques inconnues qu’on trouve à la pelle sur Amazon 2) les micros grand public plutôt haut de gamme, qui vont être autour de 50 à 100 €, et enfin, 3) les micro cravate professionnels, qui vont aller en gros de 300 à 600 €.

Dans cette vidéo on va s’intéresser aux deux premières catégories, avec des micros à 12 €, 35 €, et 50 / 60 € enfin. Qu’est-ce que les micro professionnels vont avoir pour 5 à 10 fois plus cher ? Alors bien sûr ils vont proposer une qualité audio un niveau au dessus, mais ce n’est pas vraiment pas la principale différence. Les principales différences vont se situer au niveau de la construction physique des micro : les micro-cravate pro vont être fait pour durer, pour être maltraités par les acteurs, pour enchaîner les heures de tournages, les locations, etc. Ils vont donc avoir une qualité de construction et une solidité vraiment supérieure, plus résistants aux interférences générées par ondes, plus résistants à la transpiration, etc. tout ça afin d’être plus fiable d’une manière générale. Ensuite niveau construction toujours, ils sont généralement nettement plus petits et plus simples à cacher sous les vêtements, donc plus facilement utilisable en fiction. Enfin ils vont avoir une connectique adaptée aux différents équipements sans fil professionnels alors que les micro grand public vont tous être en mini-jack, avec une petite subtilité que l’on verra juste après.

Les 4 micros qu’on va tester aujourd’hui sont cablés avec au bout une prise mini jack 3,5mm TRRS, soit tip-ring-ring-sleeve, c’est-à-dire une prise avec 4 sections qui est faite pour être branchée sur un smartphone. Si vous voulez les utiliser sur un enregistreur ou un appareil photo, il faudra utiliser un petit adaptateur TRRS vers TRS qui coûte une dizaine d’euros. Je vais vous présenter chaque micro un par un puis à la fin des tests je vous ferai écouter le même texte enregistré avec chaque micro. Pour que vous puissiez vous rendre compte du son brut de chaque micro, je n’ai effectué aucun post-traitement audio sur les enregistrements à part une normalisation du volume.

On va commencer par le moins cher de ce comparatif, celui de chez Gyvazla. On le trouve généralement entre 12 et 15 € sur Amazon, et contrairement aux trois autres, il est fourni avec un adaptateur TRRS vers TRS, ce qui en fait de très loin la solution la plus économique de ce comparatif, surtout si vous voulez vous en servir sur une caméra ou un enregistreur externe. Il est également fourni avec une petite bonnette entièrement en mousse qui permettra de réduire les effets de souffle en cas de vent léger. Comme elle est entièrement en mousse, sans petit anneau en caoutchouc, elle ne tient pas hyper bien, et je l’ai d’ailleurs perdue. Le micro est assez gros pour un micro- cravate et sera assez difficile à dissimuler sous des vêtements. La prince fournie avec est elle aussi assez imposante. Elle est en métal mais par contre le clip pour le micro lui même est en plastique, ce qui le rend assez fragile et donc facilement cassable. Le câble mesure environ 2m, ce qui est vraiment pratique si vous voulez le brancher directement sur la caméra sans être trop proche. Au niveau de la qualité de construction, au global c’est un micro-cravate assez peu discret et clairement entrée de gamme mais au moins il n’est pas trop fragile.

Au niveau du son, ce micro offre un son assez plutôt équilibré mais un peu faible dans les hautes fréquences. Il possède un bon niveau de sortie, ce qui le rend particulièrement adapté à une connexion à un appareil possédant des pré-ampli assez faible comme un smartphone ou de nombreuses caméra grand public. Au niveau du bruit propre, il est présent, mais est très doux et localisé dans les basses fréquences donc il est peu gênant et assez facile à corriger. Il reste assez contenu grâce au bon niveau de sortie du micro. Je vous le fait écouter au volume normal puis à +15 db. 

Micro suivant, le iRig de IK Multimedia. On le trouve généralement entre 35 € et 40 € sur Amazon, sans adaptateur TRRS vers TRS. Comme le micro précédent, il est fourni avec une petite bonnette entièrement en mousse qui permettra de réduire les effets de souffle en cas de vent léger. Comme elle est entièrement en mousse, sans petit anneau en caoutchouc, elle ne tient pas hyper bien. Physiquement le micro est vraiment très très proche du micro précédent, avec une capsule micro assez imposante et exactement le même clip en plastique sur une pince en métal. Le câble mesure 1m60 et il est relativement épais, même s’il l’est un peu moins que celui du Gyvazla. Sa particularité est d’avoir juste avant la prise un petit boîtier avec une prise mini-jack femelle supplémentaire. Elle permet soit de brancher un casque soit de brancher un deuxième micro. On bascule de l’un à l’autre avec un petit interrupteur qui ne respire pas la solidité.

Au niveau du son, le micro a un son assez étouffé car les hautes fréquences sont très faibles alors que les basses fréquences sont assez présentes. Il possède un niveau de sortie faible, ce qui obligera l’appareil connecté à amplifier le signal et donc à générer du bruit. Au niveau du bruit propre justement, il est présent et principalement localisé dans les basses  fréquences mais aussi légèrement dans les mediums. Je vous le fait écouter au volume normal puis à +15 db. 

Ensuite on a le Rode SmartLav+, un des micros les plus populaires de cette gamme de prix, c’est à dire entre 50 et 60€. Niveau accessoires il est fourni avec une bonnette en mousse avec un anneau en caoutchouc, qui tient donc assez bien. Sans être au niveau des micro cravate professionnels, la capsule du Rode SmartLav+ est assez compacte et pourra donc se camoufler sous des vêtements pas trop fins, en le déclipsant de son attache. L’attache d’ailleurs est entièrement en métal, y compris le clip, avec une petite tige qui écarte légèrement le micro du vêtement. Ça réduit les chances d’avoir des problèmes de frottement sur le vêtement, mais ça fait vraiment dépasser le micro, et le rend donc plus visible et plus susceptible de s’accrocher quelque part. Il faut donc bien faire gaffe. Le câble est très fin et très flexible. Par contre, il ne fait qu’1,20m, ce qui est assez court. C’est suffisant pour quelqu’un qui a l’enregistreur sur lui ou juste à coté, mais ça ne sera pas adapté pour le brancher directement sur une caméra avec une focale standard. 

Au niveau du son, le micro a un son très équilibré avec un léger boost sur les hautes fréquences, ce qui ajoute de la clarté et de l’intelligibilité sur les voix plutôt grave à moyenne. Cela sera par contre à éviter sur les voix plutôt aigues. Il possède un niveau de sortie assez faible, ce qui obligera l’appareil connecté à amplifier sensiblement le signal et donc potentiellement à générer du bruit si le préampli n’est pas de suffisamment bonne qualité. Au niveau du bruit propre justement, il est principalement localisé dans les basses fréquences mais aussi légèrement dans les médiums et les aiguës. Un simple passe bas éliminera l’essentiel du bruit mais pour avoir vraiment le meilleur son possible il faudra passer par un vrai filtre de réduction du bruit un peu avancé. Je vous le fait écouter le bruit au volume normal puis à +15 db. 

Dernier micro-cravate de ce comparatif, le Shure MVL qui se trouve aussi autour de 50 et 60€, comme le Rode SmartLav+. Niveau accessoires il est fourni avec une bonnette en mousse avec un anneau en caoutchouc, qui tient donc assez bien. Sans être au niveau des micro cravates professionnels, la capsule du Shure MVL est assez compacte et pourra donc se camoufler sous des vêtements pas trop fins, en le déclipsant de son attache. Par rapport au Rode SmartLav+, il est légèrement plus gros mais plus court. L’attache est quasiment la même que celle des deux premiers micro, c’est à dire assez grosse, en métal, mais avec le clip pour le micro lui même en plastique, donc assez fragile, ce qui est un peu décevant pour un micro à ce prix. Le câble est très fin et très flexible et mais ne mesure qu’1,30m, ce qui est assez court. C’est suffisant pour quelqu’un qui a l’enregistreur sur lui ou juste à côté, mais ça ne sera pas adapté pour le brancher directement sur une caméra avec une focale standard. 

Au niveau du son, le micro a un son équilibré sur les fréquences moyennes et avec un boost assez prononcé sur les hautes fréquences, ce qui ajoute de la clarté et de l’intelligibilité sur les voix plutôt graves ou moyenne à grave, comme la mienne. Il possède aussi une légère atténuation sur les graves, ce qui donne un son assez mince, qui manque un peu de corps. Par contre l’amplification augmente jusqu’à un niveau important dans les aiguës, ce qui va se ressentir au niveau du bruit. Il sera par contre à éviter sur les voix moyennes et à éviter absolument sur les voix aiguës. Il possède un niveau de sortie plus faible que le Rode SmartLav+, ce qui obligera l’appareil connecté à amplifier nettement le signal et donc potentiellement à générer du bruit si le préampli n’est pas de suffisamment bonne qualité, surtout vu le bruit généré. Au niveau du bruit propre justement, il est principalement localisé dans les basses fréquences mais aussi légèrement dans les médiums et avec un sifflement bien présent dans les aiguës. Pour un enregistrement de qualité optimal, il faudra donc traiter le son avec un passe bas et un passe haut et un vrai filtre de réduction du bruit pour le bruit restant sur les fréquences utilisées par la voix humaine. Je vous le fait écouter le bruit au volume normal puis à +15 db. 

Je vais maintenant vous faire écouter pour chaque micro deux courts passages de texte, avec ma voix, et avec une voix féminine. Il s’agit à chaque fois du son brut de chaque micro, sans aucun post-traitement audio à part une normalisation du volume. Je vous remets aussi 5 secondes du bruit propre de chaque micro à +15 dB.

Au final, lequel choisir ? Comme souvent avec les micros, la réponse est souvent que ça dépend des usages et du budget. Si vous avez un budget vraiment restreint et que vous souhaitez enregistrer en direct sur une caméra ou un smartphone, le micro Gyvazla offre rapport qualité / prix très honnête, surtout qu’il est fourni avec un adaptateur TRRS vers TRS. Il faudra accepter néanmoins certains compromis sur la taille, l’épaisseur du câble ou la construction, mais à ce prix là, il ne faut pas s’attendre à des miracles non plus. 

Sur le iRig de IK Multimedia, je ne vois pas trop de raison de le recommander. Il est assez cher, a un son étouffé et d’un niveau assez faible. Le double connecteur est pratique, mais si vous avez vraiment besoin de connecter deux micro, il vaudra mieux s’orienter vers un accessoire dédié comme ce genre de câble.

Ensuite entre les deux plus chers, le Rode SmartLav+ vs Shure MVL : Le Shure n’est clairement pas du niveau d’un micro Shure haut de gamme mais il peut avoir un avantage pour des voix très sombres grâce à sa plus grande présence dans les aigus et sa légère atténuation des graves. Pour les mêmes raisons il peut aussi convenir pour une utilisation caché sous des vêtements pas trop fins. Dans tous cas, il faudra avoir un bon préampli derrière et ajouter quelques filtres pour la réduction du bruit si on veut avoir un son optimal. A part ces quelques cas particuliers, le RodeSmart Lav+ est généralement le meilleur choix et c’est pas pour rien que c’est le micro le plus populaire de sa catégorie. Il produit un son clair pour à peu près tous les types de voix et tous les types d’enregistreurs pas trop bas de gamme. Son niveau de sortie et son bruit contenu lui permettent d’avoir un son correct même sans post-traitement et sa petite taille lui permet même une utilisation dissimulée si besoin. Selon les cas il faudra penser à lui ajouter un adaptateur TRS et éventuellement une rallonge.

J’espère que cette vidéo vous aidera dans votre choix de micro-cravate. Je vous mets des liens vers les micros dont j’ai parlé en description de la vidéo et je vous mets aussi d’autres vidéos qui pourraient vous intéresser ici et là. A bientôt dans une prochaine vidéo et d’ici là, bon enregistrement !

Les micros-cravate cités dans cette vidéo :

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