Test de l’objectif TTArtisan AF 27mm f2.8

Salut à tous, un des points que j’apprécie le plus avec les appareils photo Sony c’est la compacité. Et ça tombe bien parce qu’aujourd’hui je vais vous tester le tout petit et tout léger objectif TTArtisan AF 27mm f2.8 en monture Sony.

On va attaquer direct le test de l’objectif puisque c’est probablement pour ça que vous regardez cette vidéo évidemment, mais pour ceux que ça intéresse, je vous dirai aussi à la fin de la vidéo pourquoi j’ai accepté de faire ce test alors que d’autres vidéastes ont refusé.

La marque TTArtisan est bien connue pour avoir sorti des dizaines d’objectifs à mise au point manuelle dont beaucoup offrent des caractéristiques super intéressantes, comme par exemple des super grandes ouvertures, et surtout à des prix vraiment très abordables. Mais l’absence d’autofocus limite quand même beaucoup leur polyvalence, surtout pour les objectifs à grande ouverture. Mais aujourd’hui TTArtisan s’est lancé dans les objectifs avec autofocus avec ce 27mm f 2.8.

Je l’ai testé en monture Sony, mais il est également disponible en monture Nikon Z et en monture Fujifilm X, puisqu’il faut bien noter qu’il s’agit d’un objectif adapté à des capteurs APS-C. Donc chez Sony, ça correspond à la gamme des alpha 6000-quelque-chose ou encore au ZV-E10. Si vous l’utilisez sur un capteur plein format, l’appareil passera automatiquement en mode APSC, et vous n’utiliserez que la moitié des pixels du capteur plein format. Ou si vous le désactivez, vous aurez une image qui ressemble à ça.

Dans tous les cas, sur un appareil APS-C ou en mode APS-C, la focale équivalente plein format est de 40mm, ce qui est une focale standard assez polyvalente, surtout en extérieur. En intérieur personnellement je préfère plutôt du 27 ou 30mm pour être un peu plus à l’aise, mais 40mm reste tout à fait utilisable. L’ouverture de f/2.8 (équivalente à f/4 en plein format) permettra une bonne séparation des plans et des performances correctes en basse lumière. Évidemment on est loin des f/1.4 ou même f/1.2 qu’on peut trouver sur certaines focales fixes, mais il faut qu’on aborde tout de suite la principale caractéristique de cet objectif : il est très petit et très léger. Je ne sais pas s’il rentre dans ce qu’on peut appeler un objectif pancake, puisqu’il est un peu plus épais. Ca serait plutôt un objectif genre donut, mais personne ne dit ça, donc disons un gros pancake, puisqu’une fois monté sur le boîtier il en dépasse d’environ 3cm, ou 3,5 cm si on ajoute le tout petit pare-soleil fourni avec. Et niveau poids il pèse 88g, c’est vraiment très très léger. Plus léger qu’un citron vert par exemple. Notez enfin qu’il est fourni avec bouchon arrière qui permet également de faire des mises à jour de firmware en USB.

Au niveau de la construction et de la prise en main, qu’est-ce que ça donne ? La construction est de qualité, principalement en métal avec quelques éléments en plastique. Étonnamment il ne fait pas du tout objectif jouet pour autant. La bague de mise au point est agréable à utiliser, assez précise et avec juste ce qu’il faut de résistance pour pouvoir être précis. La bague d’ouverture est elle composée par contre de deux parties crantées, mais le reste est lisse, ce que je ne trouve pas très pratique. Dans mon cas, monté sur un boîtier plein format et avec une petite plaque Peak Design en dessous, j’avais un peu de mal à atteindre les butées pour changer facilement l’ouverture. Sur un boitier plus petit comme les boitiers APS-C Sony ça devrait être plus facilement utilisable. Cela dit, comme de toute façon je règle généralement l’ouverture avec la molette d’index, ça ne m’a au final pas du tout posé de problème. L’objectif possède bien une position A pour l’ouverture qui permet de la régler au niveau du boîtier.

Au niveau de l’autofocus, il fonctionne bien pour des sujets calmes, mais ne sera pas adapté à des sujets en mouvement rapide. Sur les tests classiques de quelqu’un qui se rapproche de l’appareil, avec un sujet qui marche il le perdait régulièrement avant de le re-chopper un peu plus loin. En course par contre, il n’y avait quasiment aucune photo de parfaitement nette. Par contre je m’en suis beaucoup servi pour des photos de famille en train de discuter ou d’enfants en train de jouer à des jeux calmes et là aucun souci, l’autofocus est rapide, la détection des visages et des yeux fonctionne bien, les photos sont bien nettes même à f 2.8.

Au niveau de la qualité optique, j’ai été assez surpris. J’en attendais un objectif correct voir bon, mais en fait optiquement il est vraiment très bon, au centre comme sur les bords et quelque soit l’ouverture. Comme toujours, on gagne un peu en piqué en fermant un peu plus, mais les résultats sont déjà très bons à f/2.8. Crop oblige, je ne l’ai testé que sur les 14 millions de pixels du mode APS-C de mon Sony Alpha IV, mais Marc de Sony Alpha blog l’a testé sur les 24 millions de pixels d’un A6600 et confirme la qualité optique globale.

Avec une ouverture de maximale de f 2.8 sur un 27mm on peut d’ailleurs obtenir une bonne séparation des plans et un joli flou d’arrière plan si l’on prend un sujet assez proche. La distance de mise au point minimale est de 35 cm, ce qui est bien pour la plupart des usages, mais ne permettra pas de faire de la proxy photo. Le bokeh est assez détaillé et avec un léger effet tournant.

Comme vous l’avez peut-être remarqué sur les images précédentes prises à pleine ouverture, le vignetage est très marqué à f/2.8, et il diminue progressivement à mesure que l’on ferme de diaphragme, pour ne disparaître complètement qu’à f/8. A pleine ouverture c’est très visible et ça donne un style marqué aux photos. Si vous n’aimez pas, ça sera bien sûr possible de le corriger ou de l’atténuer en post-traitement en remontant beaucoup l’exposition dans les coins. Le profil de correction n’est pas inclus de base dans Lightroom mais il est possible de le télécharger sur le site de TTArtisan. Personnellement je ne l’ai quasiment jamais activé au final puisque je trouve que la combinaison du vignettage marqué et du bokeh détaillé légèrement tournant vont bien ensemble et donne un effet un peu fantastique, magique aux photos, sans pour autant être trop visible et détourner l’attention du sujet principal.

Au global, est-ce que cet objectif TTArtisan AF 27mm f2.8 vaut les 200 € auquel on le trouve ? A mon sens, il sera parfaitement adapté si vous cherchez une optique autofocus vraiment compacte et légère dans cette plage focale, tout en conservant une très bonne qualité optique. Il ne faut pas s’attendre à pouvoir shooter de l’action à cause de son autofocus un peu lent, mais pour de la photo de rue ou de la photo quotidienne, il sera tout à fait suffisant. Si la compacité et la légèreté sont des priorités, alors c’est un très bon choix. Si vous êtes prêt à accepter un objectif plus gros et plus lourd alors il y a des alternatives intéressantes, par exemple chez Sigma ou Tamron.

Comme promis, je vous dis aussi pourquoi j’ai accepté de tester cet objectif, alors que beaucoup de youtubers ont refusé. Pour tester cet objectif, je n’ai pas été payé, et c’est le cas pour tous les youtubers sérieux. C’est évidemment une bonne chose, pour avoir un test qui ne soit pas biaisé. Mais tester sérieusement un objectif, ça prend du temps. Faut faire plein de photos, faire les tests autofocus, vignetage, piqué, etc. et ensuite rédiger, tourner et monter la vidéo. Et comment les youtubeurs gagnent de l’argent pour ce travail ? L’essentiel va venir de l’affiliation, donc des commissions sur les ventes de l’objectif. Or cet objectif a trois problèmes (entre guillemets) pour l’affiliation : déjà il ne coûte que 200€, donc les commissions seront faibles, ensuite il est assez niche comme public, et enfin il est d’une marque peu connue. Donc un test de cet objectif va faire peu de vues et rapporter peu de commissions. Donc pour un youtubeur professionnel, ça sera impossible à rentabiliser. Donc c’est normal qu’ils refusent, il vaut mieux privilégier des tests de matériel plus cher et plus populaire. Moi comme ma chaine Youtube c’est pas du tout mon activité principale, je peux me permettre de prendre le temps de faire le test d’un objectif pas cher comme ça, puisque de toute façon je ne fais pas ça pour que ça soit rentable. J’espère que tout ça vous aura intéressé. Si vous voulez connaître les autres raisons qui m’ont fait passer de Fuji à Sony, je vous mets la vidéo ici, et je vous dis à plus dans la prochaine vidéo !

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