Salut à tous, aujourd’hui on va voir tous les filtres qu’on peut mettre devant son objectif, derrière son objectif, dedans son objectif même ! mais surtout devant quand même.
Et pour chaque filtre, on verra rapidement à quoi il peut servir. Le 37ème va vous étonner !
1 – On va commencer par le filtre le plus simple qui existe : le filtre neutre, qui comme son nom l’indique, ne fait rien, c’est une simple vitre. On le trouve aussi sous le nom de filtre de protection puisque c’est sa principale fonction : protéger la lentille frontale des poussières, des petites rayures, des embruns, etc. Ce type de filtre est souvent regroupé avec les filtres UV dont on parlera un peu plus loin dans la vidéo. L’idée de ce filtre neutre, c’est qu’en cas de rayure par exemple, c’est beaucoup moins cher et beaucoup moins compliqué de changer un filtre neutre que la lentille avant d’un objectif, c’est qui est incontestable. Dans les critiques formulées contre ce genre de filtres, on peut trouver le fait qu’il ne soit pas tout à fait neutre au niveau des couleurs, qu’il génère une perte de piqué ou encore qu’il augmente la sensibilité au flare. Pour cette question, comme pour tous les filtres de cette vidéo d’ailleurs, je vous mettrai en description une vidéo pour en savoir plus sur le filtre en question, afin de garder cette vidéo d’une durée raisonnable.
Avant de parler du filtre de très très loin le plus répandu ; celui que vous avez sans doute déjà sans le savoir d’ailleurs, on va quand même parler bien sûr des deux superstars des filtres, le filtre polarisant et le filtre ND.
2. Le filtre polarisant est un filtre qui a pour effet de réduire ou d’annuler les reflets de la lumière sur de nombreuses surfaces comme les vitres, l’eau ou les feuilles des arbres par exemple (mais pas le métal). En supprimant les reflets de lumière qui sont blancs, il va donc augmenter la saturation de l’image et parfois permettre de voir des choses invisibles autrement, comme sous l’eau ou derrière une vitrine. Il assombrit également le bleu du ciel. On peut régler l’effet polarisant en tournant le filtre. C’est un filtre extrêmement utile parce que l’effet d’augmentation de la saturation est très apprécié en photo de paysage notamment, mais surtout parce que l’effet de suppression des reflets est impossible à reproduire au post-traitement. En contrepartie, un filtre polarisant assombrit l’image entre 1 et 2 stop et peut produire des effets étranges dans le ciel quand il est utilisé avec des ultra grands angles.
3. Autre filtre extrêmement utile : le filtre de densité neutre, ou ND pour neutral density en anglais. C’est un filtre gris qui va servir à réduire la lumière qui atteint le capteur et qui va donc servir dans différentes situations où l’on a trop de lumière pour ce qu’on veut faire. On s’en sert de jour principalement dans les cas suivants : faire de la photo en pose longue, pour faire de la photo à grande ouverture en restant en obturateur mécanique, pour rester synchronisé avec un flash et enfin pour garder un flou de mouvement agréable en vidéo. Toutes ces choses qui ne sont pas possibles sans filtre ND, de jour avec la lumière du soleil. Inconvénient mineur du filtre ND, il est rarement parfaitement neutre et il faut donc ajuster sa balance des blancs après l’avoir mis en place.
4. On peut le trouver soit en puissance fixe par exemple 4 stops, soit en puissance variable, par exemple de 1 stop à 5 stops. Les filtres ND variables sont plus pratiques, forcément, puisqu’on peut ajuster la puissance du filtre simplement en tournant une bague, mais en contrepartie, ils posent des problèmes d’uniformité, surtout avec les objectifs grand angle. J’ai fait une vidéo très détaillée sur le sujet, je vous la mets en description.
5. On trouve aussi les filtres ND en version dégradée, c’est-à-dire qu’une partie de l’image va être assombrie et pas l’autre. C’est utilisé principalement pour assombrir le ciel sans assombrir le paysage. Il existe de nombreuses combinaisons d’intensité en haut et en bas, avec un dégradé plus ou moins doux, et même certains avec uniquement une zone centrale plus sombre, pour les couchers de soleil. Ils sont moins utiles aujourd’hui avec l’augmentation de la dynamique des capteurs et la possibilité de faire du bracketing et du HDR, mais restent encore utiles si on ne veut pas faire du HDR ou si on ne peut pas en faire, comme en pose longue, en timelapse ou en vidéo par exemple.
6. Autre filtre énormément utilisé par les professionnels mais lui assez inconnu du grand public, c’est le filtre de diffusion. Même avec tous les outils de post-traitement disponibles, les filtres de diffusion sont encore très utilisés aujourd’hui, surtout en vidéo puisqu’ils vont produire 3 effets souvent recherchés dans les films. Le premier effet va être la création de halo lumineux autour des hautes lumières, donnant un effet brouillard, de fumée, d’ambiance. Le deuxième effet va être de réduire le contraste de l’image, en éclaircissant les ombres pour les rendre moins noires, ce qui donne un look intéressant et ouvre des possibilités au post-traitement. Et enfin le troisième effet ça va être de réduire la résolution de l’image pour donner un côté plus doux, moins chirurgical à l’image. Ces effets vont se combiner pour donner des images avec plus d’ambiance et un rendu plus agréable des visages. Il existe de nombreux filtres de diffusion. Certains qui vont avoir un effet plus marqué sur la résolution mais plus léger sur les halo, ou se concentrer sur l’atténuation de contraste, ou donner de la chaleur aux halo lumineux, etc. La puissance des effets est exprimée en fraction ou en nombre entier de 1/16eme pour les plus léger jusqu’à 2 pour les plus puissants. Là par exemple je vous montre des images prises avec le filtre Black Mist ¼ de chez K&F dont je vous mets le lien en description. Ça donne un effet clairement visible mais qui reste assez léger et adapté a beaucoup de situations. En dessous on trouve donc des filtres 1/8ème et même un 1/16ème pour des effets très légers, et au dessus on trouve des filtres de diffusion allant jusqu’à 2 pour des effets de diffusion vraiment très marqués.
7. Maintenant on va attaquer la grande famille des filtres à longueur d’onde et on va commencer par le filtre que vous avez sans doute déjà dans votre appareil : c’est un filtre à spectre visible.
L’oeil humain est capable de voir les couleurs du violet jusqu’au rouge, mais il existe dans la lumière des longueurs d’ondes de chaque côté du spectre. Et si elles sont invisibles pour nous, certains animaux les voient. Et ça c’est très intéressant, mais c’est pas du tout le sujet de la vidéo. Par contre, ce qui est aussi intéressant c’est que les capteurs photos, sont sensibles à ces longueurs d’ondes invisibles pour nous. Donc pour que la photo prise par l’appareil photo ressemble à ce que notre œil voit, les fabricants d’appareil ajoutent un ou plusieurs filtres directement collés sur le capteur pour couper tout ce qui sort du spectre visible par l’œil humain. Il est possible de retirer, ou plutôt de faire retirer parce que c’est assez délicat, ces filtres pour des utilisations très spécifiques, en particulier pour l’astrophotographie ou la photo infrarouge, mais cela rend alors l’appareil inutilisable pour une utilisation classique.
8. Ce qui nous amène au filtre suivant : le filtre ultra-violet – UV – parfois appelé Haze aussi, à mettre devant l’objectif, qui va filtrer les longueurs d’ondes des ultra-violets et plus courtes. Comme on l’a vu juste avant, pour les appareils photo non modifiés, avec leur filtres de base sur le capteur, ce filtre ne sert à rien, puisque de toute façon les UV sont déjà filtrés par les filtres intégrés au capteur. Donc dans l’immense majorité des cas un filtre UV rempli le même rôle qu’un filtre de protection qu’on a vu au début. Par contre si vous avez un appareil photo défiltré, ça peut être utile, mais ça ne sera quand même pas suffisant pour retrouver un appareil fonctionnel pour une utilisation classique.
9->16. Et puisqu’on est dans les filtres à longueur d’ondes, parlons des plus simples et des plus anciens d’entre eux : les filtres de couleur. Il s’agit tout simplement de filtre d’une couleur précise, les plus courant étant les jaunes, les rouges et les vert, avec toute sorte de nuance entre ces couleurs. Si on met un filtre orange par exemple comme ça devant son objectif, ça va fortement faire pencher la photo vers le orange, ce qui n’est généralement pas souhaitable. Mais c’est quand on passe en noir et blanc que ces filtres vont révéler tout leur intérêt. Un filtre orange va laisser passer le orange et les couleurs proches alors qu’il bloquer c’est-à-dire assombrir les couleurs complémentaires du orange, soit le bleu. On va donc avoir un bleu du ciel très sombre et des nuages qui ressortent donc beaucoup plus. Les filtres jaune ou vert vont assombrir ce qui n’est pas de la végétation, etc, vous avez compris le principe. En numérique ces filtres n’ont quasiment aucun intérêt puisqu’on peut, sauf cas particuliers, faire la même chose en quelques clics au post-traitement. Notez qu’ils existent aussi en version dégradée, pour n’appliquer l’effet qu’à une partie de l’image, comme pour les filtres ND.
17->20. Toujours dans les filtres à longueur d’ondes, il existe des filtres qui donnent un rendu vraiment très particulier aux photos : les filtres infrarouge. Le principe : ces filtres vont laisser passer la totalité des infrarouges, qui vont être enregistrés par le capteur, puisqu’il y est sensible, comme les serpents, et ils vont bloquer le spectre visible (le filtre infrarouge, pas les serpents). La végétation va être très claire, voire complètement blanche, alors que le ciel va lui être très sombre. Certains filtres infrarouge laissent passer une petite partie du spectre visible, ce qui donne des couleurs complètement surréalistes, avec lesquelles il est ensuite très simple de jouer ensuite au post-traitement. Les filtres infrarouge sont désignés par la longueur d’onde à partir de laquelle ils laissent passer la lumière, ou autrement dit jusqu’où dans le spectre ils coupent. Attention, n’oubliez pas que les infrarouges qui passent à travers le filtre infrarouge seront en grande partie filtrés par le filtre anti infrarouge du capteur, il faudra donc des temps de pose très longs pour avoir des images bien exposées, ou alors utiliser un appareil défiltré.
21 -> 26 Derniers types de filtres à longueur d’onde, les filtres dédiés à l’astrophotographie. Je ne vais pas rentrer dans le détail de chaque filtre puisqu’il y en a une véritable galaxie – vous l’avez ? – mais il existe en gros d’un côté les filtres anti-pollution lumineuse, qui vont bloquer une grande partie de la lumière émise par les villes, c’est-à-dire les longueurs d’ondes des lampes à vapeur de sodium et de mercure mais laisser passer tout le reste. Et de l’autre côté, des filtres qui vont au contraire ne laisser passer que les longueurs d’ondes des objets célestes que l’on souhaite photographier, comme les nébuleuses par exemple. Il existe aussi différentes combinaisons de ces filtres pour s’adapter au mieux à ce que vous voulez observer ou photographier.
27. On change complètement de filtre avec le filtre le moins cher qui existe puisque vous pouvez le fabriquer vous même avec un bout de carton. C’est un filtre qui permet de modifier la forme des billes de bokeh, pour en faire par exemple des cœurs ou des étoiles. Il suffit de découper la forme que vous voulez dans un carton et de le mettre devant l’objectif. Ça va bien sûr générer une perte de luminosité et du vignetage mais ça marche très bien. On peut acheter des ensembles de filtres dans le genre pour rien du tout ou le fabriquer soi-même.
28. Version nettement plus évoluée mais avec toujours comme objectif de modifier l’aspect du bokeh, c’est le filtre d’apodisation : c’est un filtre qui est intégré à certains objectifs généralement orientés portrait et qui va adoucir les contours des billes de bokeh pour les rendre plus estompées, encore plus floues. Le flou d’arrière-plan va alors être moins distrayant. En contrepartie, on perd en luminosité, puisqu’on a comme un filtre ND dégradé de l’extérieur vers le centre, et aussi en autofocus, mais en contrepartie les éléments d’arrière-plan seront moins distrayants.
29. Attention, il ne faut pas confondre les filtres d’apodisation, qui sont des filtres haut de gamme avec les filtres à point central, qui eux sont vraiment des gadgets. Ils permettent de rendre les bords de l’image flous, tout en conservant le centre net. Pour ça, il y a généralement un trou ou une vitre au centre du filtre, et du verre texturé sur le côté. L’effet n’a rien à voir avec l’effet de la profondeur de champ. Un objet sera flouté s’il est sur le côté de l’image même s’il est parfaitement dans le plan focal. Ces filtres existent aussi en version verticale, donc avec une bande nette au milieu et du flou de chaque coté. Mais dans tous les cas, l’effet peut être reproduit avec plus de finesse et de contrôle sous n’importe quel logiciel de traitement d’image, en photo comme en vidéo, ils ont donc à mons sens vraiment peu d’intérêt aujourd’hui.
30-33 Dans les filtres d’effet très spécifiques il y en un qui est assez répandu, c’est le filtre effet étoile. Il va produire un effet d’étoile à 4, 6 ou 8 branches – selon le filtre – sur les sources de lumières ponctuelles. A utiliser avec modération parce que ça peut vite devenir super kitch, mais ça peut servir dans certains cas à créer des ambiances un peu magiques ou encore pour des images de bijoux, de pierres précieuses, etc. Il existe aussi en version ligne uniquement, ou étoile à 2 branches quoi, ce qui va très approximativement reproduire l’effet de flare des optiques anamorphiques si on le met à l’horizontal.
33-38 Toujours dans la même idée, mais poussée encore plus à l’extrême, on a les filtres créatifs, de type prisme, mosaic, kaleidoscope, à dioptrie partielle, etc. En gros, on va ajouter devant l’objectif des éléments de verre qui modifient fortement le chemin de la lumière pour créer des effets visuels très marqués. Ça peut être des filtres à visser ou à tenir devant l’objectif. Je vous en montre quelques exemples mais évidemment il en existe une infinité. Les effets sont très forts et peuvent donc donner un rendu très original à l’image, pour le meilleur comme pour le pire. Le problème de ses filtres c’est qu’en général l’effet est assez imprévisible d’une part et reproductible au post-traitement d’autre part, et c’est donc ce que vont choisir les professionnels. Ils sont donc plutôt réservés à ceux qui veulent obtenir des images très marquées avec un travail limité au post-traitement.
39 Autre filtre, c’est aussi un gros morceau de verre qu’on met devant l’objectif mais l’effet est beaucoup plus direct, c’est le filtre close-up. On le trouve aussi sous le nom de lentilles de rapprochement, de filtre macro ou de bonnette macro. Ces filtres vont agir comme une loupe en grossissant l’image qui entre dans votre objectif et réduisant la distance de mise au point, ce qui va permettre de faire de la macrophotographie avec un objectif qui n’est pas fait pour à la base. Il existe des filtres plus ou moins puissants, avec des dioptries de +1, +2, +4…etc. Plus la bonette est puissante, plus il faudra se rapprocher du sujet et plus la netteté de l’image risque risque d’être dégradée. Les bonnettes macro de base, composées d’un seul élément optique, génèrent énormément d’aberrations chromatiques, alors que celles plus haut de gamme possèdent plusieurs éléments optique pour les corriger. Dans tous les cas, les bonnettes macro sont une option possible pour débuter la macro, avec l’avantage d’être pas trop cher et facile à utiliser.
40. On reste dans la macro mais cette fois ci à l’arrière de l’objectif puisqu’on va parler des ou bague allonge. Alors techniquement c’est pas tout à fait des filtres puisqu’il n’y a aucun élément optique à l’intérieur, donc j’avoue, j’ai menti dans le titre de la vidéo et vous avez le droit de demander à être remboursé de votre abonnement dans les tube allongescommentaires. Et si vous n’êtes pas abonné, ben cliquez sur le bouton s’abonner avant de demander votre remboursement, sinon ça marche pas ! Bref, les tubes allonges sont des tubes, vides, qui permettent d’éloigner l’objectif du capteur et ainsi d’augmenter le facteur de grossissement. Avantage par rapport aux bonnettes, il n’y a aucune perte de qualité puisqu’il n’y a pas d’élément optique. En contrepartie on va perdre en luminosité et dans le cas de bague sans électronique on va aussi perdre toute la communication entre le boitier et l’objectif.
41. Dans la même idée, un autre “filtre” pour la macro qui n’est pas non plus un filtre, c’est la bague d’inversion, qui permet de monter son objectif à l’envers sur son boîtier. On perd alors tout contrôle sur l’objectif, mais on on va avoir un rapport de grossissement qui va dépendre de la focale de l’objectif.
Avant de conclure, un point pour être complet sur le sujet des filtres : où se mettent les filtres ? Le format le plus répandu, c’est le filtre circulaire, vissant, à mettre devant son objectif. De très nombreux filtres sont aussi disponibles en format rectangulaire pour être placé devant l’objectif mais dans un porte filtre ou une matebox de caméra cinéma. Ca permet de les empiler facilement et sans vignetage. Certains objectifs ou bagues d’adaptations permettent aussi de glisser un filtre à l’arrière de l’objectif, avant le capteur. Les objectifs disposant d’un filtre d’apodisation intégré disposent ce filtre vers le milieu du chemin optique. Dans le cas des filtres intégrés aux capteurs, ils sont vraiment collés au capteur lui-même. Il est possible de les faire retirer et d’en ajouter d’autres à la place. Enfin, certaines marques proposent des filtres à clipser juste devant le capteur.
Si vous avez appris des trucs, n’hésitez pas à partager la vidéo, ça aide à faire connaitre la chaine, à liker et à vous abonner. Je vous mets plein de liens en description vers d’autres vidéos, si jamais vous voulez plus d’infos sur un type de filtre en particulier. D’ici ma prochaine vidéo, je vous souhaite de faire de belles images avec tout plein de filtres !